Le chantier du chemin de fer de la ligne Paris-Saint-Germain n’était pas une découverte pour Fortuné. Comme de nombreux Parisiens, il le fréquentait souvent depuis son ouverture à l’automne 1835 dans le nord-ouest de la capitale.
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Continue readingMercredi 9 mars au matin, Fortuné avait rejoint son bureau place de la Bourse. La nuit avait été meilleure qu’espéré. Sa côte blessée ne l’avait réveillé que deux fois.
Continue readingUne profonde inquiétude se lisait dans les yeux de Théodore, éclairés par la flamme de la lanterne.
Continue readingAu moment même où Théodore et Fortuné tentaient de déchiffrer les mystérieux messages de Poisneuf, un homme pénétrait sur un immense chantier. Il s’inquiétait de ne pas avoir de nouvelles de son chef depuis deux jours, mais continuait de faire ce qui avait été décidé.
Il connaissait les gardes à l’entrée et leur avait versé une somme d’argent en expliquant que la longue caisse qu’il portait sur ses épaules contenait de l’outillage qu’il aurait dû apporter dans la matinée, mais qu’il l’avait oublié dans un café après avoir un peu trop bu et l’avait récupérée seulement ce soir.
Il les prévint qu’il devait la déposer à l’autre bout du chantier et que cela lui prendrait un peu de temps.
Après avoir parcouru quelques centaines de mètres à la lumière de la lune, il dissimula son chargement sous un monticule de planches et de gravas, puis ressortit du chantier en passant devant les mêmes gardes. La relève n’avait pas encore eu lieu, conformément à ses calculs, et c’était parfait comme cela. Moins il y avait de témoins, mieux c’était.
C’est dans un cabriolet qui filait vers le sud que la conversation se poursuivit entre Théodore et Fortuné. Ce dernier n’était pas mécontent de se retrouver seul avec son ami, sans la présence muette et déconcertante de son chef.
Continue reading– Ne garde pas la bouche ouverte, Fortuné, c’est une attitude peu digne pour un homme de ton rang !
Mais il restait interloqué.
Contrarié par la tournure que prenaient les événements, Fortuné invita plus tard Héloïse à dîner dans un restaurant du quartier de l’Hôtel de ville ouvert en ce dimanche soir. Il estimait à juste titre que toute cette affaire leur enlevait de précieux moments à vivre ensemble.
Continue readingLe lendemain, dimanche 6 mars 1836, Fortuné trouva chez lui un mot de François le conviant ainsi qu’Héloïse à une balade avec Champoiseau. Intrigué par cette proposition inhabituelle, le jeune couple accepta l’invitation.
Continue readingFortuné eut un sommeil agité cette nuit-là. Il n’avait cessé de penser aux doutes qu’Héloïse avait semés dans son esprit : pourquoi Théo paraissait-il maintenant si indifférent au sort d’une femme qu’il avait défendue quelques jours plus tôt ? S’il voulait écarter ses amis de cette histoire, il s’y prenait maladroitement. Cette perspective était insupportable pour Fortuné, qui aimait Théo comme s’il était son quatrième frère.
Si ce qu’imaginait Héloïse était vrai, cela signifiait probablement que la disparition de Poisneuf (et peut-être celle de cette Raphaëlle) n’était pas un accident, mais une histoire aux ressorts qui remontaient au 19 février ou même avant.
Traversant la promenade ombragée de jeunes arbres qui entourait le palais de la Bourse, les trois hommes allèrent s’attabler dans un café proche. Le soleil avait chauffé la place pendant la journée, mais pas assez pour qu’ils s’installent dehors. Ils gagnèrent l’intérieur, repère des courtiers, agents de change et autres populations qui s’enrichissaient ou se ruinaient quotidiennement dans l’énorme bâtiment en face.
Continue reading© 2024 Les enquêtes de Fortuné et Héloïse Petitcolin
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