Fortuné eut un sommeil agité cette nuit-là. Il n’avait cessé de penser aux doutes qu’Héloïse avait semés dans son esprit : pourquoi Théo paraissait-il maintenant si indifférent au sort d’une femme qu’il avait défendue quelques jours plus tôt ? S’il voulait écarter ses amis de cette histoire, il s’y prenait maladroitement. Cette perspective était insupportable pour Fortuné, qui aimait Théo comme s’il était son quatrième frère.
Si ce qu’imaginait Héloïse était vrai, cela signifiait probablement que la disparition de Poisneuf (et peut-être celle de cette Raphaëlle) n’était pas un accident, mais une histoire aux ressorts qui remontaient au 19 février ou même avant.