Londres, dimanche 25 novembre 1838
Cher lecteur,
vous le savez maintenant, j’aime noter fidèlement les informations que je collecte lorsque je suis confronté à une situation a priori incompréhensible. Mes expériences passées m’ont montré combien cela permettait de dénouer des fils que la seule observation ne suffit pas à rendre suffisamment visibles.
C’est pourquoi je me suis décidé à mettre par écrit, avec minutie, le récit de mon séjour actuel à Londres. Je souhaite vous faire part de mes rencontres et découvertes, et que nous puissions aller ensemble vers le fin mot de l’histoire qui va suivre.
J’ai d’autant plus de temps à consacrer à cette tâche que ma chère Héloïse n’est pas à mes côtés pour m’alimenter en douces conversations et en délicieux moments. En effet, j’ai dû quitter Paris si précipitamment qu’il était difficile à la mère de notre fils de me suivre. Ah oui, vous ignorez sans doute qu’Héloïse a accouché de Patrick l’an dernier, plus précisément le 22 septembre 1837. Ce voyage inopiné à Londres aurait été une belle occasion pour tous deux de remettre ou mettre le pied en terre anglaise et j’ai dû promettre à Héloïse que ce n’était que partie remise pour une très prochaine fois. Patrick reverrait ses parrain et marraine, Julian et Eileen Chétif, et ferait peut-être la connaissance de la famille Brontë, avec qui nous avons continué de correspondre après notre séjour à Haworth, dans le Yorkshire, fin 1836(1).
Vous l’aurez deviné, Patrick a été conçu lors de ce séjour et son prénom rend hommage au révérend Brontë, dont la rencontre nous a tant impressionnés, Héloïse et moi – ainsi que celle de ses quatre enfants. Notre Patrick à nous est un petit être rieur et curieux de tout, décidé pour le moment à absorber la plus grande partie possible de l’énergie de ses parents et en particulier de sa mère.
Si vous connaissez les aventures qu’Héloïse et moi avons vécues ces derniers temps, vous ne serez peut-être pas surpris d’apprendre qu’Eileen Cockburn et Julian Chétif se sont mariés l’an dernier. Eileen et son père ont révélé à Julian quelques secrets de famille qu’il ignorait(2) et cela a fini de sceller leur union. Tous trois dirigent la fabrique textile Bridgehouse Mill à Haworth. La concurrence dans le secteur des étoffes se renforce toujours davantage, mais les tissus anglais ont encore la cote sur le continent, ce qui nous permet une ou deux fois par an de rencontrer Julian à Paris lors de ses voyages d’affaires.
Fidèle à ses convictions, Mr Cockburn a mis peu à peu en œuvre des réformes sociales au profit de ses ouvriers, soutenu par sa fille et son gendre. Face à la pression des autres fabriques, à leur course permanente à la mécanisation et à la démesure, tous trois ont choisi une stratégie de robustesse plutôt que de performance à tout prix. Permettre à leurs ouvriers d’être heureux et fiers de leur travail, de construire leur vie et celle de leur famille, plutôt que de les soumettre à une pression permanente à l’instar de la stratégie des autres directeurs de fabrique, telles sont les préoccupations de Mr Cockburn, d’Eileen et de Julian.
Cette politique est payante jusqu’à aujourd’hui. Aucune grève n’a secoué Bridgehouse Mill ces derniers mois et le savoir-faire de Julian ouvre régulièrement de nouveaux débouchés à sa production, en Angleterre comme sur le continent.
Mais tout cela n’explique pas pourquoi je suis à Londres depuis hier.
C’est une lettre arrivée en fin de semaine à mon domicile parisien qui est la cause de ce voyage impromptu. Julian m’y informait que la réputation d’une personnalité anglaise était menacée et que cette personne désirait me rencontrer au plus vite afin d’éclaircir un sombre incident et de sauver son honneur. Julian n’expliquait pas comment il avait connu ce monsieur qu’il désignait laconiquement sous le nom de « Charles D. » – sans doute par précaution, au cas où sa lettre aurait été lue par d’autres que moi. Mais son identité se faisait aucun mystère à mes yeux.
Cette sollicitation arrivait à point nommé, après plusieurs mois de travail acharné au Bureau Veritas.
Mon directeur, Charles Lefebvre, m’accorda l’autorisation de passer une semaine à Londres en me priant de passer à l’agence locale du Bureau discuter de projets en cours. Comme d’habitude, il me fit confiance et n’oublia pas de me charger en même temps de la mission d’entretenir des contacts qui pourraient servir le développement de Veritas en France et en Europe. J’étais en quelque sorte depuis deux ans le lien officieux entre l’agence Veritas de Paris et celle de Londres. Je pris ainsi la route de Calais, m’arrachant avec regret aux bras d’Héloïse et de Patrick.
Arrivé à destination, je m’installai dans un confortable hôtel non loin de Pall Mall, où Julian, qui m’y avait réservé une magnifique chambre, m’accueillit. Après qu’il m’eut chaleureusement remercié pour ma venue, nous échangeâmes des nouvelles concernant sa famille et la mienne. Puis il voulut en venir au fait. Mais avant qu’il ne commence ses révélations, je tentai de le surprendre en lui disant que j’avais deviné l’identité du mystérieux personnage. Et en effet, je le surpris.
– Impossible, Fortuné, vous ne le connaissez pas ! me rétorqua-t-il.
– Non, mais je connais son nom et son œuvre, répondis-je.
Julian prit un air amusé.
– Vous m’étonnez, poursuivit-il. Celle-ci est à peine commencée…
– Votre homme a la trentaine et un bel avenir devant lui, affirmai-je.
– Sans doute, mais je crois que vous continuez à faire erreur pour le reste…
– Ne s’agit-il pas de l’auteur de Pickwick et d’Oliver Twist ? demandai-je.
Ce fut Julian qui me surprit le plus lorsqu’il éclata d’un grand rire et articula entre deux hoquets :
– Je vais vous décevoir, mais il ne s’agit pas de Charles Dickens ! Si vous avez traversé la Manche dans l’espoir de le rencontrer, j’en suis vraiment désolé !
Je restais interloqué et silencieux.
– Il s’agit de Charles Darwin. Ce nom vous dit-il quelque chose ?
Je hochai la tête. J’avais lu un article sur ce jeune naturaliste revenu il y a quelques mois d’un voyage autour du monde.
– Il est mêlé à une sale affaire, reprit Julian. Un géologiste membre de l’Athenaeum Club, Edmond Riley, a été égorgé dans ce club le soir du 21 novembre. Charles Darwin fait partie des suspects… Il est même le principal suspect ! Et le lieu de cette mort mystérieuse ne pourrait être plus mal choisi.
– L’Athenaeum, dites-vous ?
– C’est un des endroits les plus réputés de la capitale. De ce fait, un certain nombre de gens qui comptent à Londres sont au courant de cette histoire. Darwin, qui n’arrive pas à se tirer de ce sac de nœuds, voit sa réputation se ternir de jour en jour, à tel point qu’il est allé s’enfermer chez son père à Shrewsbury. À travers lui, c’est toute sa famille qui est atteinte et cela le peine d’autant plus.
– Vous dressez là un tableau très sombre de sa situation, commentai-je. Quelle est cette histoire qui le blesse tant ?
– Il est soupçonné – mais pas encore accusé, car les preuves manquent – d’avoir égorgé Edmond Riley, en fin de soirée, dans la bibliothèque du Club ! Le matin du 22, on a trouvé son cadavre baignant dans une mare de sang.
– A-t-on relevé des traces ou des indices particuliers ?
– Pas à ma connaissance.
– Il faudra que vous m’emmeniez là-bas, dis-je à Julian. Vous y êtes-vous rendu ?
– Non. Je n’en suis pas membre et on ne peut y pénétrer comme l’on veut. Mais Darwin pourra nous y introduire.
– Comment savez-vous ce qui est arrivé ?, insistai-je.
– C’est lui qui me l’a raconté. Il l’a appris de la police et d’employés du Club.
– Pensez-vous que je pourrais voir le club et la bibliothèque ? demandai-je à nouveau… Même si, une semaine après les faits, beaucoup d’indices auront disparu… dont le principal, le corps de Mr Riley.
– Darwin nous introduira. Il n’attend que de vous rencontrer et de vous faciliter la tâche.
Je ressentais une inquiétude :
– Ne lui avez-vous pas fait une promesse que je ne pourrais tenir ?
– Sans vous en parler – veuillez m’en excusez –, je lui ai expliqué comment vous aviez été plus fort que la Préfecture de police à Paris en février 1836(3) et que le constable d’Haworth en décembre suivant. Dans les circonstances actuelles, cela lui a donné envie de vous connaître.
Julian fit une pause avant de reprendre :
– Il a fait un voyage de cinq années autour du monde, dont il est revenu fin 1836. Depuis, il travaille au classement des spécimens qu’il a rapportés et à la publication de son journal de bord et de ses découvertes. Il y met toute son énergie et cet évènement est la dernière chose dont il a besoin.
Cette situation me mettait mal à l’aise. J’étais bien sûr honoré de pouvoir rencontrer Charles Darwin, mais j’étais aussi gêné qu’il fasse reposer autant d’espoirs sur moi.
J’osais une question :
– Pourquoi le croyez vous étranger à cette mort brutale ?
– Un égorgement, vous vous rendez compte ?… Bien sûr, chaque personne recèle ses parts d’ombre. Je connais Darwin depuis quelques mois seulement, mais je le crois incapable d’accomplir un tel acte, même sous le coup d’une grande colère. J’ignore comment il était avant son voyage, mais il possède aujourd’hui une grande retenue. Vous vous ferez votre avis vous-même. Je constate aussi l’état d’anéantissement dans lequel cet évènement le plonge. Et, franchement, s’il avait voulu se débarrasser de Riley, pourquoi l’aurait-il fait dans ce club dont il n’est membre que depuis quelques semaines, en laissant des indices qui font que tous les regards se tournent aujourd’hui vers lui ?
– Qu’est-ce qui fait donc penser à tant de monde qu’il serait mêlé à cette mort ?
– Des membres du club ont assisté à deux disputes entre Darwin et Riley dans l’après-midi du 21.
– Comment Darwin explique-t-il cela ?
– Il dit que Riley l’a provoqué à deux reprises dans l’après-midi, mais que, lorsqu’il a quitté le club après le dîner, Riley lisait le journal dans la bibliothèque.
– Quel a été le sujet de leurs disputes ?
– Il ne m’en a pas beaucoup parlé. Je pense qu’il s’agit de controverses scientifiques. Mr Riley était membre de la Société de géologie, comme Darwin.
– Des membres du Club ont-ils assisté à son départ, ou l’ont-ils vu revenir plus tard dans la soirée ?
– Je l’ignore. Il faudra lui poser la question.
– Y a-t-il d’autres faits qui l’accusent, à part ces deux disputes ?
– Je crois que non, mais là aussi, nous pourrons lui demander.
La journée touchait à sa fin et nous avions mérité une pause.
Parce que j’avais hâte de découvrir les bonnes adresses de la capitale et aussi parce que j’avais une question personnelle à poser à Julian qui nécessitait que nous soyons à portée d’une bonne bière et d’un bon repas, je lui proposais de gagner un pub voisin afin de nous restaurer et de poursuivre la conversation.
C’était la première fois depuis son mariage que je me trouvais seul avec lui plus d’un court instant. Lorsque nous fûmes calés dans les banquettes moelleuses du Red Lion, de l’autre côté de St James’s Square, je me permis une question qui me taraudait depuis plusieurs mois :
– Héloïse et moi vous avons déjà dit, à Eileen et vous, quelle a été notre joie en apprenant votre mariage. Nous avions compris, à lire vos lettres de début 1837, qu’un sentiment mutuel vous rapprochait de plus en plus et que ce n’était pas uniquement votre intérêt pour le fonctionnement de Bridgehouse Mill… Mais – veuillez m’excuser si je suis indiscret – nous avons été aussi un peu surpris que vous épousiez une jeune femme qui nous avait…
Je cherchais mes mots. J’aurais dû mieux préparer ma question !
– Trompés, menti ?…
Julian avait été plus rapide et moins précautionneux que moi. J’enchaînais :
– … Qui nous avait dissimulé une partie de la vérité.
Son regard s’assombrit. Allait-il répondre que cela ne me regardait pas ?
– Je comprends votre interrogation, dit-il après un temps de silence. Et en effet, vous êtes assez indiscret !
Il rit.
– Mais cette franchise fait la qualité de notre amitié !… À vrai dire, je retourne régulièrement cette question dans tous les sens. J’en ai bien sûr parlé avec Eileen. Quand elle a commencé à mentir sur son père(4), elle et moi ne nous connaissions pas. Elle n’a pu ensuite sortir de ce mensonge que lorsque vous avez réussi à tirer les vrais fils de son histoire et quand, un peu plus tard, elle m’a révélé la vérité à moi aussi. Cela, vous le savez, l’a grandement libérée, ainsi que son père. Je crois profondément que le naturel d’Eileen n’est pas la dissimulation. D’ailleurs, vous pourrez en juger vous-mêmes car elle veut venir à Londres vous saluer !
– Je n’aurai pas à en juger, Julian, répondis-je. Je connais Eileen moins que vous, mais je partage votre conviction.
Je ne savais que dire. J’étais un peu honteux de ma curiosité, mais plus heureux encore que Julian ait su l’éteindre par ses dernières paroles.
Je revins au sujet de ma venue :
– La police poursuit-elle l’enquête sur la mort d’Edmond Riley ?
– Oui, mais j’ignore comment. Vous savez peut-être que la police métropolitaine est en pleine transformation. Sir Robert Peel l’a créée en 1829 pour remplacer par des hommes de métier et rémunérés les constables qui existaient auparavant, non payés et plus ou moins motivés et compétents… Les Bobbies ont interrogé le personnel et les membres de l’Athenaeum. Darwin m’a dit qu’ils ne le croyaient pas lié à l’évènement, mais qu’ils n’avaient actuellement aucune autre piste.
– J’imagine que cela serait la pire issue de cette histoire pour lui – outre, bien sûr, celle qui le verrait accusé d’avoir tué cet homme – : que ce mystère reste irrésolu et entache à jamais sa réputation.
– C’est bien pour cela qu’il a hâte de vous rencontrer. Il nous attend dès que possible à Shrewsbury, où il s’est retiré vendredi dans la maison familiale. Hum… C’est à deux jours de Londres.
– Quoi ! Il est parti si loin alors qu’il veut me rencontrer ?
– Il ne supportait plus d’être à Londres depuis jeudi…
– Fort bien. Il ne nous facilite pas la tâche, mais nous irons le voir.
– Comment vous êtes-vous connus ? demandai-je encore. Vous ne m’avez guère parlé de Darwin dans vos lettres.
– C’est vrai et j’aurais dû le faire, veuillez m’en excuser. Mais voyez : les évènements finissent par corriger mes oublis. Je l’ai connu en début d’année par son oncle Wedgwood qui dirige la manufacture du même nom. Depuis que j’ai découvert leurs magnifiques faïences l’an dernier, je les propose à des clients français, auprès de qui elles connaissent un grand succès. Wedgwood m’a souvent parlé de Charles, que j’ai eu la chance de rencontrer et avec qui j’ai sympathisé. De son côté, il s’intéresse beaucoup à la France et est heureux, parfois, de me voir quand je suis à Londres et de parler d’autre chose que de géologie et de zoologie.
– De quoi devisez-vous donc ensemble, si je ne suis pas indiscret ?
Julian rit un peu, continuant à s’étonner de ma curiosité. Celle-ci n’était pas gratuite, elle pouvait m’aider à mieux cerner qui était Charles Darwin.
– Il a passé cinq années loin d’Angleterre, répondit Julian. Cela fait maintenant deux ans qu’il est revenu, mais il se sent encore étranger à bien des égards. Il a parfois besoin de se confier à d’autres qu’aux membres de sa famille ou à ses confrères. Je suis un parfait confident pour lui : je ne fréquente pas les cercles de la capitale, je ne partage pas ses opinions politiques, je n’y connais rien dans les sciences de la nature… Nous parlons de tout et de rien, un peu de lui et beaucoup de moi. Nous comptons sur notre mutuelle discrétion.
– Quelles sont ses opinions politiques ?
– Il ne s’exprime pas beaucoup là-dessus, mais il est Whig (libéral), comme toute sa famille.
– Il ne s’entendrait pas avec notre ami le pasteur Brontë, remarquai-je.
– Qui sait ? Parfois les contraires s’attirent ! Mais je doute qu’ils se rencontrent un jour…
– Auriez-vous donc à me révéler ce soir une dernière information le concernant, qui pourrait m’aider à mieux le connaître ?
– Oui : une chose dont je ne vous ai pas parlé, mais qui n’est pas un secret : il vient de demander sa cousine Emma Wedgwood en mariage. Il doit l’épouser dans quelques semaines et toute cette affaire tombe d’autant plus mal pour lui.
– Est-elle la fille du directeur de la manufacture ?
– Tout juste.
– Darwin va épouser sa cousine ?
– Oui. Une sœur de Charles, Caroline, s’est mariée il y a peu avec Josiah, un frère d’Emma.
Julian vit mon étonnement. Il expliqua :
– C’est une manière qu’ont les riches de garder les biens dans la famille. Mais Charles et Emma s’aiment réellement. Je crois qu’ils fonderont une belle famille.
Je n’avais pas fini mes questions :
– Et tous les hommes se prénomment-ils Josiah chez les Wedgwood ?
– Il y en a au moins un à chaque génération. Le premier était le grand-père d’Emma et de Charles. Josiah II est le père d’Emma et Josiah III est son frère.
– C’est pratique, ironisai-je. Cela permet de ne pas changer le nom au fronton de la manufacture !
– À propos, réagit Julian, j’espère que vous pourrez la visiter un jour, si vous êtes toujours intéressé par les fabriques. L’entreprise Wedgwood est à Etruria, près de Stoke-on-Trent. Par certains aspects, elle ressemble à la manufacture de New Lanark(5). Et ses faïences sont d’une beauté incomparable et son essor depuis plusieurs dizaines d’années est digne de celui de l’industrie textile !
– Vous me donnez bien envie de découvrir tout cela… Pour l’heure, je vais regagner ma chambre pour être en forme demain à la première heure.
Après des derniers arrangements concernant notre départ matinal pour Shrewsbury, Julian et moi regagnâmes chacun notre hôtel.
Avant de plonger dans le sommeil, j’écrivis une lettre à Héloïse pour lui révéler les premiers détails de mon périple londonien (tout en conservant cachée, pour l’instant, l’identité de la personne qui se trouvait au centre de cette histoire).
Notes :
(1) : Lire Les mystères de Roe Head.
(2) : idem.
(3) : L’Homme de la Grande Licorne.
(4) : Lire Les mystères de Roe Head.
(5) : Lire Les mystères de Roe Head.