Suite à sa rencontre avec Charles Dickens, Fortuné ne perça pas l’énigme Fagin – ni d’ailleurs personne d’autre que sa femme Catherine à qui il s’était confié et Forster, l’ami et biographe du romancier.
Ce n’est qu’à la fin de sa vie que Dickens révéla qu’il avait travaillé à l’âge de 12 ans dans une fabrique de cirage, ses parents connaissant alors une situation financière difficile. C’est là qu’un garçon plus âgé que lui, Bob Fagin, le prit sous son aile et l’initia au travail. En guise de remerciement, Dickens attribuera treize ans plus tard son nom au malfaisant chef de bande d’Oliver Twist.
Cette expérience ainsi que ses dons de journaliste-enquêteur lui permirent de décrire la pauvreté de son temps d’une manière tellement forte qu’elle participa à la réduction du travail des enfants et à l’impopularité des workhouses.
La première moitié du siècle voit la pauvreté augmenter de manière très importante au Royaume-Uni, poussée par la révolution industrielle, plus vive dans ce pays que dans tout autre à l’époque. Flora Tristan écrit dans Promenades dans Londres en 1840 : « Quatre fois j’ai visité l’Angleterre, toujours dans le but d’étudier ses mœurs et son esprit. — En 1826, je la trouvai très riche. — En 1831, elle l’était beaucoup moins, et de plus je la vis très inquiète. — En 1835, la gêne commençait à se faire sentir dans la classe moyenne aussi bien que parmi les ouvriers. — En 1839, je rencontrai à Londres une misère profonde dans le peuple ; l’irritation était extrême, le mécontentement général. »
Excepté la famille Riley, Fortuné et Julian, les personnages de cette histoire ont réellement existé, même si leurs comportements dans ce récit sont imaginés. Celui d’Edmond Riley est très largement inspiré du géologue William Buckland, membre de l’Athenaeum Club.
Bien qu’ils y aient été admis au même moment en juin 1838, Charles Darwin et Charles Dickens ne se sont pas beaucoup croisés à l’Athenaeum Club. Dickens le fréquentait apparemment beaucoup moins que Darwin. La rencontre racontée dans ce récit est imaginaire.
Charles Darwin démarrera une nouvelle étape de sa vie début 1839, par son mariage avec Emma en janvier et leur emménagement dans une nouvelle maison à Londres. Ce sera pour moins de quatre ans, la famille bientôt agrandie s’installant en 1842 dans le Kent, dans la maison de Down House qu’elle ne quittera plus et que l’on peut aujourd’hui visiter – de même que celle d’Erasmus Darwin à Lichfield (ce qui n’est malheureusement pas le cas de The Mount à Shrewsbury, qui existe toujours).
Darwin resta assez inconnu du public non scientifique jusqu’à la publication de De l’origine des espèces en 1859. C’est pourtant plus de vingt ans plus tôt qu’il construisit les premiers fondements de sa théorie, à partir de la comparaison déterminante des pinsons des différentes îles Galapagos. Le schéma de son carnet rouge daté de 1837 et au-dessus duquel il avait écrit « Je pense » est célèbre.
Etruria Hall, à Stoke-on-Trent, était la maison de Josiah Wedgwood (le premier), à côté de sa faïencerie Etruria Works qui a disparu. C’est aujourd’hui un hôtel du groupe Hilton, une preuve de plus que l’argent finit par tout acheter.
Soho House, à Birmingham, était la maison de l’industriel Matthew Boulton où aimaient se retrouver les deux grands pères de Darwin et leurs amis de la Lunar Society.
En 1834, Joseph Morgan, potier à Manchester, brevetait une machine qui a révolutionné la production de bougies, permettant d’en fabriquer 1 500 par heure. Désormais, toutes les classes sociales pouvaient accéder à cet objet du quotidien.